Lâchez mes hormones !
Les perturbateurs endocriniens et notre santé : quel est le lien?
Selon le New York Times, les perturbateurs endocriniens sont le tabac de notre époque; mais, selon Adria Vasil, ils sont pires, car on les trouve dans tellement de produits, allant des cosmétiques aux nettoyants, aux aliments en conserve et aux automobiles. Ils sont liés aux cancers du sein et de la prostate, à l’autisme, aux problèmes thyroïdiens, au THADA, ainsi qu’à d’autres problèmes de santé.
Les perturbateurs endocriniens, de quoi s’agit-il ?
Le système endocrinien est un système équilibré de glandes et d’hormones propres à l’humain. Les hormones sont des substances chimiques, comme l’insuline, la thyroxine, l’estrogène et la testostérone, qui interagissent de nombreuses manières avec des cellules cibles spécifiques. Une façon facile de les représenter est d’imaginer un verrou et une clé. Par exemple, les cellules cibles comme celles qui se trouvent dans l’utérus contiennent des récepteurs (verrous); des hormones spécifiques œstrogènes (estradiol) (clés) peuvent se lier à ces récepteurs et, par conséquent, causer des actions biologiques spécifiques, comme régulariser l’ovulation ou mettre fin à une grossesse. C’est ainsi que les hormones régularisent des fonctions vitales comme la croissance, interviennent en situation de stress, assurent le développement sexuel, la production et l’utilisation de l’insuline, entre autres choses. Des substances chimiques synthétiques trompent les cellules cibles en leur faisant croire qu’elles sont les vraies clés des cellules (par exemple, une substance chimique qui usurpe l’estrogène) et alors endommagent l’équilibre sensible du système.
Les périodes critiques
Au cours d’une vie, il y a plusieurs périodes de vulnérabilité au cours desquelles l’exposition aux perturbateurs endocriniens peut être particulièrement dangereuse. Les périodes les plus critiques ont fait l’objet d’un plus grand nombre d’études ; ce sont les périodes de développement prénatal et le début du développement postnatal. Les conséquences de ces expositions ne sont connues que bien plus tard et peuvent également se transmettre aux générations futures par le truchement de mécanismes qui régissent la programmation de l’activité génique, ce qu’on appelle les changements épigénétiques.
Les perturbateurs endocriniens synthétiques
Depuis 60 ans, grâce aux avancées technologiques, un nombre croissant de substances chimiques synthétiques sont utilisées dans presque tous les produits de consommation. Elles font partie de notre environnement domestique ; on les trouve dans les cosmétiques, les détersifs, les jouets de bébés et d’enfants, les contenants d’entreposage des aliments, les meubles, les tapis, les ordinateurs, les téléphones et les appareils ménagers.
Les perturbateurs endocriniens et le cancer du sein
Deux décennies de recherche ont tenté de démontrer que les phtalates perturbent les systèmes hormonaux et pourraient être liés au cancer du sein. Les phtalates jouent également un rôle dans la prolifération des cellules tumorales du sein, rendant les traitements antiestrogènes, comme le tamoxifène, moins efficaces contre ces tumeurs. Les parabènes sont des usurpateurs d’estrogènes qui perturbent le délicat équilibre endocrinien de nos corps. En 2004, on a identifié des concentrations de parabènes dans des échantillons de biopsies faites sur des tumeurs au sein. En Angleterre, en 2012, on a procédé à une étude semblable où, encore là, on a mesuré des concentrations à différents endroits sur les seins, en utilisant les tissus prélevés sur 40 mastectomies. On suspecte également le triclosane d’être également un perturbateur du système hormonal.
Quelques trucs et astuces pour éviter les perturbateurs endocriniens :
- Manger plus de fruits et de légumes, moins de viande et de produits laitiers car de nombreux perturbateurs endocriniens s’accumulent dans les matières grasses.
- Acheter des aliments biologiques pour éviter les pesticides.
- Lorsque le plastique est chauffé ou usé, le BPA et les phtalates contenus dans celui-ci peuvent s’infiltrer dans les aliments. Éviter ainsi de réchauffer les aliments dans un contenant de plastique. Et surtout recycler vos plastiques s’ils deviennent égratignés ou usés.
- La plupart des boîtes de conserve en aluminium contiennent du BPA. Opter pour l’achat d’aliments frais, surgelés ou séchés.
- Refuser les reçus de caisse en papiers thermiques car ils contiennent du BPA.
- Lire les étiquettes des produits de soins personnels et éviter ceux qui contiennent les termes : parabène, phtalate, triclosan
- Éviter les produits fortement parfumés car ils peuvent contenir des phtalates.
- Éviter les produits dits « antibactériens » car ils peuvent contenir du triclosan.
- Passer l’aspirateur souvent pour éliminer la poussière qui contient plusieurs perturbateurs endocriniens.
- Remplacer les meubles effrités ou très usés.
- Épousseter régulièrement les appareils électroniques avec un chiffon humide.
Les perturbateurs endocriniens impliqués dans le cancer du sein masculin
Le lien éventuel entre une exposition professionnelle à des agents chimiques perturbateurs endocriniens – des substances d’origine naturelle ou artificielle pouvant interférer avec le fonctionnement des glandes endocrines – et le risque de cancer du sein chez l’homme a récemment été examiné dans le cadre d’une étude multicentrique conduite dans huit pays européens et consacrée aux cancers rares (cancer du sein masculin, mais aussi de la vésicule biliaire, de l’intestin grêle, des os, mélanome de l’œil, etc.). Selon le Journal International de Médecine, l’étude a inclus 104 hommes chez lesquels un diagnostic de cancer du sein avait été posé entre le 1er janvier 1995 et le 30 juin 1997, alors qu’ils étaient âgés de 35 à 70 ans. Ils ont été comparés à 1.900 témoins tirés au sort, appariés pour l’année de naissance, le sexe et la région d’étude.
Grâce à des entretiens, les chercheurs ont collecté de nombreuses informations, concernant notamment leurs données socio-démographiques, leurs antécédents médicaux, leurs habitudes de vie, leur consommation de tabac et d’alcool, ainsi que les emplois qu’ils ont exercés pendant plus de 6 mois consécutifs. Ils ont détaillé les tâches effectuées, les équipements de protection portés, les agents chimiques utilisés, la production de l’installation. Pour chacun de ces emplois, un expert a évalué en particulier l’exposition aux composés alkylphénols, aux phtalates, aux polychlorobiphényles (PCB) et dioxines ainsi qu’aux pesticides.
Finalement, ils concluent que le risque de cancer du sein est augmenté dans certaines activités professionnelles. C’est le cas chez les mécaniciens automobile, en particulier ceux ayant exercé cette activité pendant plus de 10 ans. Il serait dû aux solvants, aux dérivés de la pétrochimie, aux produits de combustion automobile. Chez les peintres, le risque plus élevé serait aussi lié aux solvants, ainsi qu’aux additifs des peintures. Chez les personnes travaillant dans la préparation du bois, la fabrication du papier et dans le secteur forestier, ce sont les composés organiques volatils qui sont en cause. En revanche, aucun lien n’a été trouvé entre le cancer du sein masculin et un emploi dans la métallurgie, la soudure, ou les métiers de l’électricité. Ni avec une exposition professionnelle aux PCB et dioxines.
Lâchez mes hormones !
Les perturbateurs endocriniens et notre santé : quel est le lien?
Selon le New York Times, les perturbateurs endocriniens sont le tabac de notre époque; mais, selon Adria Vasil, ils sont pires, car on les trouve dans tellement de produits, allant des cosmétiques aux nettoyants, aux aliments en conserve et aux automobiles. Ils sont liés aux cancers du sein et de la prostate, à l’autisme, aux problèmes thyroïdiens, au THADA, ainsi qu’à d’autres problèmes de santé.
Les perturbateurs endocriniens, de quoi s’agit-il ?
Le système endocrinien est un système équilibré de glandes et d’hormones propres à l’humain. Les hormones sont des substances chimiques, comme l’insuline, la thyroxine, l’estrogène et la testostérone, qui interagissent de nombreuses manières avec des cellules cibles spécifiques. Une façon facile de les représenter est d’imaginer un verrou et une clé. Par exemple, les cellules cibles comme celles qui se trouvent dans l’utérus contiennent des récepteurs (verrous); des hormones spécifiques œstrogènes (estradiol) (clés) peuvent se lier à ces récepteurs et, par conséquent, causer des actions biologiques spécifiques, comme régulariser l’ovulation ou mettre fin à une grossesse. C’est ainsi que les hormones régularisent des fonctions vitales comme la croissance, interviennent en situation de stress, assurent le développement sexuel, la production et l’utilisation de l’insuline, entre autres choses. Des substances chimiques synthétiques trompent les cellules cibles en leur faisant croire qu’elles sont les vraies clés des cellules (par exemple, une substance chimique qui usurpe l’estrogène) et alors endommagent l’équilibre sensible du système.
Les périodes critiques
Au cours d’une vie, il y a plusieurs périodes de vulnérabilité au cours desquelles l’exposition aux perturbateurs endocriniens peut être particulièrement dangereuse. Les périodes les plus critiques ont fait l’objet d’un plus grand nombre d’études ; ce sont les périodes de développement prénatal et le début du développement postnatal. Les conséquences de ces expositions ne sont connues que bien plus tard et peuvent également se transmettre aux générations futures par le truchement de mécanismes qui régissent la programmation de l’activité génique, ce qu’on appelle les changements épigénétiques.
Les perturbateurs endocriniens synthétiques
Depuis 60 ans, grâce aux avancées technologiques, un nombre croissant de substances chimiques synthétiques sont utilisées dans presque tous les produits de consommation. Elles font partie de notre environnement domestique ; on les trouve dans les cosmétiques, les détersifs, les jouets de bébés et d’enfants, les contenants d’entreposage des aliments, les meubles, les tapis, les ordinateurs, les téléphones et les appareils ménagers.
Les perturbateurs endocriniens et le cancer du sein
Deux décennies de recherche ont tenté de démontrer que les phtalates perturbent les systèmes hormonaux et pourraient être liés au cancer du sein. Les phtalates jouent également un rôle dans la prolifération des cellules tumorales du sein, rendant les traitements antiestrogènes, comme le tamoxifène, moins efficaces contre ces tumeurs. Les parabènes sont des usurpateurs d’estrogènes qui perturbent le délicat équilibre endocrinien de nos corps. En 2004, on a identifié des concentrations de parabènes dans des échantillons de biopsies faites sur des tumeurs au sein. En Angleterre, en 2012, on a procédé à une étude semblable où, encore là, on a mesuré des concentrations à différents endroits sur les seins, en utilisant les tissus prélevés sur 40 mastectomies. On suspecte également le triclosane d’être également un perturbateur du système hormonal.
Quelques trucs et astuces pour éviter les perturbateurs endocriniens :
• Manger plus de fruits et de légumes, moins de viande et de produits laitiers car de nombreux perturbateurs endocriniens s’accumulent dans les matières grasses.
• Acheter des aliments biologiques pour éviter les pesticides.
• Lorsque le plastique est chauffé ou usé, le BPA et les phtalates contenus dans celui-ci peuvent s’infiltrer dans les aliments. Éviter ainsi de réchauffer les aliments dans un contenant de plastique. Et surtout recycler vos plastiques s’ils deviennent égratignés ou usés.
• La plupart des boîtes de conserve en aluminium contiennent du BPA. Opter pour l’achat d’aliments frais, surgelés ou séchés.
• Refuser les reçus de caisse en papiers thermiques car ils contiennent du BPA.
• Lire les étiquettes des produits de soins personnels et éviter ceux qui contiennent les termes : parabène, phtalate, triclosan
• Éviter les produits fortement parfumés car ils peuvent contenir des phtalates.
• Éviter les produits dits « antibactériens » car ils peuvent contenir du triclosan.
• Passer l’aspirateur souvent pour éliminer la poussière qui contient plusieurs perturbateurs endocriniens.
• Remplacer les meubles effrités ou très usés.
• Épousseter régulièrement les appareils électroniques avec un chiffon humide.
•
Les perturbateurs endocriniens impliqués dans le cancer du sein masculin
Le lien éventuel entre une exposition professionnelle à des agents chimiques perturbateurs endocriniens – des substances d’origine naturelle ou artificielle pouvant interférer avec le fonctionnement des glandes endocrines – et le risque de cancer du sein chez l’homme a récemment été examiné dans le cadre d’une étude multicentrique conduite dans huit pays européens et consacrée aux cancers rares (cancer du sein masculin, mais aussi de la vésicule biliaire, de l’intestin grêle, des os, mélanome de l’œil, etc.). Selon le Journal International de Médecine, l’étude a inclus 104 hommes chez lesquels un diagnostic de cancer du sein avait été posé entre le 1er janvier 1995 et le 30 juin 1997, alors qu’ils étaient âgés de 35 à 70 ans. Ils ont été comparés à 1.900 témoins tirés au sort, appariés pour l’année de naissance, le sexe et la région d’étude.
Grâce à des entretiens, les chercheurs ont collecté de nombreuses informations, concernant notamment leurs données socio-démographiques, leurs antécédents médicaux, leurs habitudes de vie, leur consommation de tabac et d’alcool, ainsi que les emplois qu’ils ont exercés pendant plus de 6 mois consécutifs. Ils ont détaillé les tâches effectuées, les équipements de protection portés, les agents chimiques utilisés, la production de l’installation. Pour chacun de ces emplois, un expert a évalué en particulier l’exposition aux composés alkylphénols, aux phtalates, aux polychlorobiphényles (PCB) et dioxines ainsi qu’aux pesticides.
Finalement, ils concluent que le risque de cancer du sein est augmenté dans certaines activités professionnelles. C’est le cas chez les mécaniciens automobile, en particulier ceux ayant exercé cette activité pendant plus de 10 ans. Il serait dû aux solvants, aux dérivés de la pétrochimie, aux produits de combustion automobile. Chez les peintres, le risque plus élevé serait aussi lié aux solvants, ainsi qu’aux additifs des peintures. Chez les personnes travaillant dans la préparation du bois, la fabrication du papier et dans le secteur forestier, ce sont les composés organiques volatils qui sont en cause. En revanche, aucun lien n’a été trouvé entre le cancer du sein masculin et un emploi dans la métallurgie, la soudure, ou les métiers de l’électricité. Ni avec une exposition professionnelle aux PCB et dioxines.