Cancer du sein :
10 conseils pour réduire le risque

Si les causes d’apparition d’un cancer du sein restent multifactorielles, il est possible de diminuer le risque en adoptant certains comportements. Voici 10 conseils à suivre.
Sommaire
1. Veillez à la qualité de votre alimentation
2. Maintenez votre poids de forme
3. Bougez
4. Evitez de boire de l’alcool
5. Attention au Traitement Hormonal de Substitution (THS)
6. Veillez à des apports suffisants en vitamine D
7. Soyez vigilante avec les perturbateurs endocriniens et les pesticides
8. Evitez, si possible, le travail nocturne
9. Envisagez une grossesse avant 30 ans et allaitez votre enfant
10. Attention aux récipients en plastique et aux produits chimiques
11. Quelques recommandations supplémentaires

Si les causes d’apparition d’un cancer du sein restent multifactorielles, il est possible de diminuer le risque en adoptant certains comportements. Voici 10 conseils à suivre.
Le Centre International de recherche sur le cancer a estimé récemment que 38 % des cancers du sein (20 000 cas par an) étaient attribuables à des facteurs de risque modifiables.
Veillez à la qualité de votre alimentation
Si le sucre, les graisses et les acides gras trans contenus dans l’alimentation industrielle augmentent les risques de cancer du sein, une alimentation à base de produits frais (fruits, légumes de saison, huile d’olive) représente a contrario un facteur protecteur.
Maintenez votre poids de forme
Le surpoids est clairement corrélé à une augmentation des risques de cancer, notamment le surpoids et l’obésité après la ménopause à celui de cancer du sein. En effet, lorsqu’une femme se trouve en surpoids ou obèse, son taux d’œstrogènes dans le sang est plus élevé. Or plus le tissu adipeux est conséquent, plus la sécrétion d’œstrogènes est importante, même après la ménopause. A cette période, il s’agit de rester mince autant que possible tout en maintenant un poids normal et en évitant de prendre du ventre.

Bougez
L’activité physique aide à conserver un poids de forme, à perdre de la masse graisseuse et à maintenir la masse musculaire. Elle diminue le taux de certaines hormones et cytokines qui favorisent la prolifération cellulaire et améliore l’efficacité de notre système immunitaire. Faire du sport diminue de l’ordre de 20 % les risques de cancer du sein. Pour profiter pleinement des bienfaits de l’activité physique, pratiquez 5 fois par semaine une activité physique modérée à intense de 30 minutes minimum. Si la gym douce ou le yoga présentent des bienfaits, choisissez une activité qui sollicite l’appareil cardiovasculaire, active le métabolisme et fait transpirer l’organisme. Par ailleurs, évitez de rester assise trop longtemps et limitez les activités sédentaires (télévision, ordinateur…).
Evitez de boire de l’alcool
La consommation d’alcool est directement responsable d’un grand nombre de cancers (notamment ceux qui concernent les voies digestives) mais elle représente aussi un facteur de risque dans la survenue du cancer du sein et ce, dès le premier verre (8 081 cas de nouveaux cancers du sein en 2015 liés à la consommation d’alcool). Au-delà de 2 verres d’alcool par jour, le risque de cancer augmente de 60 %. L’Inca estime que 17 % des cancers du sein sont liés à une consommation d’alcool. Sachez que le risque de récidive de cancer du sein est également majoré par l’alcool.
Attention au Traitement Hormonal de Substitution (THS)
Beaucoup prescrit dans les années 90, le THS (Traitement Hormonal de Substitution) augmente le risque de cancer du sein. Le risque s’accroit avec la durée du traitement (surtout au-delà de 5 ans). « Il s’agit non pas de le bannir le traitement mais d’identifier les femmes qui peuvent en attendre de réels bénéfices et de le prescrire sur une durée inférieure à 5 ans », recommande le Pr Roman Rouzier.
Veillez à des apports suffisants en vitamine D
Synthétisée grâce à l’exposition solaire, la vitamine D se trouve également dans l’assiette (foie de morue, maquereau, sardine grillée, saumon cuit, foie de veau…). Des chercheurs de l’université de San Diego ont mentionné dans une étude portant sur 5 000 femmes un lien entre le taux de vitamine D dans le sang et le risque de développer un cancer du sein. Rappelons qu’il est important de s’exposer de manière raisonnable (de 10 à 20 minutes par jour) au soleil pour favoriser la production de vitamine D. Il est également possible de se supplémenter en vitamine D par voie orale, notamment pendant les mois d’hiver1.
Soyez vigilante avec les perturbateurs endocriniens et les pesticides
Présents notamment dans de nombreux produits plastiques, phytosanitaires, cosmétiques, les perturbateurs endocriniens sont suspectés de jouer un rôle dans l’apparition de certaines pathologies (obésité, endométriose), voire dans l’apparition de certains cancers hormono-dépendants (cancer du sein, de l’utérus, de la prostate…), même s’il est encore difficile de savoir exactement dans quelle mesure leurs effets peuvent être délétères.
Evitez, si possible, le travail nocturne
Le travail de nuit a été classé cancérigène probable par le CIRC en raison des perturbations hormonales qu’il entraîne, lorsque le travail de nuit est effectué sur de longues années. « Le risque de cancer du sein augmenterait de 8 à 60 % chez les femmes travaillant de nuit en fonction de la durée », estime le Pr Béatrice Fervers. Bien sûr, certaines personnes de par la profession qu’elles exercent n’ont pas toujours la possibilité de choisir leurs horaires de travail mais dans la mesure du possible, il est préférable d’éviter de travailler la nuit, a fortiori sur une longue période.
Envisagez une grossesse avant 30 ans et allaitez votre enfant
La maternité diminue les risques de cancer du sein, comparé aux nullipares. L’âge de la première grossesse joue un rôle dans la survenue du cancer du sein. Plus la future maman est âgée, plus les risques de cancer sont majorés. Ainsi, avoir son premier enfant après 30 ans double le risque de cancer par rapport à une jeune femme de 20 ans. « Passé 40 ans, il est important que la femme puisse bénéficier d’un suivi rigoureux sur le plan gynécologique », considère le Pr Roman Rouzier. Enfin, l’allaitement constitue également un facteur protecteur contre le cancer du sein, à condition d’allaiter pendant plus de 6 mois.
Attention aux récipients en plastique et aux produits chimiques
Limitez au maximum les composés chimiques présents dans les produits d’entretien et de ménage. Par précaution, évitez les bouteilles en plastique et les boîtes de conserve pour conserver de la nourriture ou des boissons car ils contiennent des résidus chimiques, dont du bisphénol A. Ne laissez pas ces contenants chauffer au soleil ou près d’une autre source de chaleur. Évitez de chauffer des aliments et des boissons dans leur conditionnement. Veillez à l’achat de biberons sans Bisphénol A.
Quelques recommandations supplémentaires
Ces conseils s’appliquent dans le cadre de la prévention du cancer d’une manière générale (pas seulement le cancer du sein) et proviennent du Code Européen contre le cancer de l’OMS :
• Favorisez une bonne ventilation du domicile pour réduire la pollution de l’air intérieur.
• Évitez la combustion en foyer ouvert de matières organiques telles que le bois ou les déchets végétaux.
• Limitez l’utilisation de votre voiture et assurez-vous de son bon entretien.
• Utilisez le vélo ou les transports en commun afin de contribuer à la diminution de la pollution de l’air extérieur.
• Limitez l’utilisation de pesticides.
• Éliminez de manière appropriée les produits chimiques ménagers (pesticides, peintures, etc.) ou pharmaceutiques et réduisez les déchets.
Parmi les facteurs de risque de développer un cancer du sein, certains ne sont pas modifiables, comme les facteurs génétiques. Si un risque génétique est connu, les femmes doivent bénéficier d’un suivi particulier.
Nathalie Ferron
Journaliste
Créé le 27 septembre 2018
Sources :
• Entretien avec le Pr Roman Rouzier, chirurgien et directeur médical du pôle Senologie à l’Institut Curie et professeur des universités en Gynécologie à l’université de Versailles Saint-Quentin.
• Entretien avec le Pr Béatrice Fervers, directrice du Département Cancer et Environnement du centre Léon Bérard à Lyon.
• 1. « Vitamin D may decrease breast cancer risk, study reports »,Medical News Today, juin 2018
• INCA : Institut National du Cancer
• CIRC : Centre International de Recherche sur le cancer

 

10 conseils pour retourner travailler plus sereinement après un cancer


Le Télévie permet de récolter des fonds pour aider la recherche scientifique dans sa lutte contre le cancer. Le site de la bien connue opération caritative belge m’a demandé la liste des 10 conseils que j’avais envie de partager pour favoriser un retour au travail serein pour les personnes qui reviennent au travail après un cancer.
L’une des grandes difficultés de l’après cancer est la question du retour au travail. Cette étape est pourtant cruciale car retrouver son emploi, c’est aussi réinvestir dans sa vie, retrouver une vie sociale et se garantir un revenu financier. Magali Mertens de Wilmars travaillait dans le domaine de la communication quand elle a appris, enceinte, qu’elle avait un cancer. Aujourd’hui, devenue coach professionnelle, elle a aussi fondé l’association « Travail & Cancer » pour accompagner travailleurs et employeurs. Elle nous aide à dresser la liste des 10 conseils pour retrouver en douceur le chemin du travail après la maladie :

• Prenez le temps de récupérer après les traitements. Le cancer, ce n’est pas une grosse grippe. Avant de retravailler, prenez le temps de prendre soin de vous. Votre corps et votre esprit doivent encaisser le traumatisme subit !

• Échangez avec votre médecin à propos des effets secondaire. Fatigue intense, troubles de la mémoire, douleurs, nausées … autant de tracas qui peuvent perdurer des mois après la fin des traitements. Le savoir, c’est aussi pouvoir prendre les devants et choisir les soins de support adaptés pour diminuer ces effets indésirables.

• Favorisez la communication avec votre employeur et vos collègues. Plus l’absence est longue, plus le risque d’être « oublié » augmente ; c’est le phénomène du fade-out. Maintenir la communication avec votre milieu professionnel durant les traitements, tout en trouvant la juste distance, facilite la réinsertion.

• Pratiquez la méditation ou la pleine conscience. Il est prouvé que ces techniques de relaxation ont de multiples effets bénéfiques, tant physiques que psychologiques. Par exemple, améliorer la mémoire ou atténuer les douleurs et la fatigue.

• Allégez vos tâches domestiques. Au moment de retrouver votre lieu de travail, votre esprit aura besoin de pouvoir se focaliser sur cette étape importante. Essayez de déléguer un maximum les tâches domestiques, cela vous aidera à diminuer le stress lié à cette transition.

• Essayez la technique du « bullet journal ». Il s’agit d’une forme agenda qui regroupe tous les événements de votre vie et laisse libre cours à votre créativité. Il permet d’avoir une vue d’ensemble de votre emploi du temps et de mieux définir des priorités (prévoyez-y des moments pour vous ressourcer).

• Acceptez de devoir vous adapter… Ce n’est plus comme avant, c’est autrement. Certes, il y a un deuil de la vie d’avant, mais toute fin implique un nouveau commencement. Voyez-le comme une opportunité d’écrire une nouvelle page de votre vie.

• Valorisez votre expérience de la vie. Votre cancer peut être une « valeur ajoutée ». Dressez une liste de ce pour quoi vous êtes reconnaissant et les ressources que vous avez développées face à l’épreuve. Elle vous aidera à renforcer votre confiance et votre estime de vous ! Selon le baromètre de l’association française « Cancer @work », pour 2 salariés sur 5 ayant eu un cancer, la maladie a révélée des qualités et des compétences valorisables sur le plan professionnel !

• Ne vous surestimez pas. Le risque de dépression dû à un retour trop rapide existe. Vouloir allez « plus vite que la musique » pourrait vous desservir.

• Ne vous sous-estimez pas. Vous avez traversé une tempête, vous êtes incroyable !